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— le film “LES NOMS DU PÈRE” 
(1974, réalisé par Geneviève Hervé)
avec MARIE FRANCE
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— des extraits du film
“LES INTRIGUES DE SYLVIA COUSKI”
(1974, réalisé par Alfino Arrieta)
avec MARIE FRANCE
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l'autre page spéciale
« MARIE FRANCE 
membre du jury de la 17e édition
du festival “CHÉRIES CHÉRIS”
du 7 au 16 octobre 2011
au FORUM DES IMAGES (Paris) »
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“La fleur et la cravache”,
dessin de © James Dignan 

1°) Séance cinéma
spéciale MARIE FRANCE
dans le cadre du festival
“CHÉRIES CHÉRIS”

Samedi 8 octobre 2011
au Forum des Images (Paris) :

Une séance cinéma entièrement consacrée à Marie France, en sa présence durant toute la soirée : très bonne initiative de “Chéries chéris”. Au programme : uniquement des raretés, que peu de personnes ont vu à ce jour.

Micro à la main, Pascale Ourbih (présidente du festival) prévient les quelque cent vingt spectateurs (1) qu’il s’agit pour “Les noms du père” d’une copie de travail restaurée du mieux possible. Mais que malgré ces efforts, une partie du film a été volontairement amputée car sur ces passages, la bande son était totalement inaudible. 

« … Ça n’empêche pas que le film tout entier est également inaudible  », plaisante Marie France, présente à ses côtés devant l’écran géant.

Pascale Ourbih interviewera Marie France à deux reprises : en tout début de soirée, puis juste avant la projection des “Intrigues de Sylvia Couski”.

La séance proprement dite démarre par un scopitone eighties de la chanson “39° de fièvre” de Marie France. 

« Ce clip a été tourné en 1981 pour la télévision dans l’appartement, à l’atmosphère sexy, de Suzy Wiss.
Lors de sa diffusion, un jour à 3 heures de l’après-midi, une speakerine a prévenu de tenir les enfants à l’écart », précise notre Diable(sse) Électrique en Personne.

On la voit ainsi, cheveux courts blonde platine, chanter sur la bande son de la version studio de “39° de fièvre”, debout, allongée sur un lit en (faux) léopard, lascive ou malicieuse, dans une atmosphère tamisée, seule dans ce lieu mystérieux.



Concernant “Les noms du père”, voici ce qu’en dit Marie France : « C’est rigolo parce que c’est un film que personne n’a guère revu, y compris moi. On y retrouve deux de mes amies, Raphaëlle Devins et Orla Frau, qui hélas nous ont quittés… Moi, je suis toujours là. “Les noms du père” est un film qui inspirera la pièce “La barre” qu’on a joué en 1976, mise en scène par Marc’O.

Dans cette pièce de théâtre, nous étions trois, avec en fond de scène un tableau sur lequel se trouvait les lettres “VEUVES”. Nous étions là pour nous justifier de la mort de nos époux.

À chaque fois que l’une d’entre nous donnait une explication de la mort de son époux, elle se levait puis activait une barre qui faisait bouger les lettres. Et vers la fin de la pièce, le premier “V” se transformait en “N”, ce qui donnait le mot “NEUVES”. "

— La pièce durait une heure trente ?,
demande Pascale Ourbih.
« Oui ma chérie, on avait des textes comme ça à dire pendant une heure trente ! (rires) Le film, lui, a été tourné chez Jean-Louis et Madeleine Barrault. Je garde un très beau souvenir de tous les deux. Jean-Louis venait dans  ma loge et prenait beaucoup de plaisir à me regarder. La réalisatrice Geneviève Hervé m’avait dit par la suite qu’il était très amoureux de moi. Je ne savais pas… (sourire) »

Une spectatrice prend la parole et demande à Marie France quelles impressions elle garde de Marguerite Duras (avec qui Marie France a collaboré sur la pièce
“Le navire Night” au Théâtre Edouard VII en 1979)
avant d’ajouter :
— Était-elle charmante ?
« Charmante, je ne sais pas si c’est le mot, répond Marie France, mais je l’aimais beaucoup, on s’entendait bien.
Elle avait beaucoup d’humour, disons un certain humour.
Elle était assez coquine, elle adorait que je lui raconte mes histoires avec les garçons. »

— Tu ne racontais pas tout ?, reprend Pascale Ourbih.
« Je ne dis jamais tout… » (sourire mutin + regard angélique, la totale)

Et donc, “Les noms du père” (30 minutes, version courte et amputée) permet d’admirer Marie France, cheveux noirs corbeau, dans l’un de ses tout premiers films.

La voix vaporeuse, elle déclame sur un ton intimiste avec ses deux partenaires, Orla et Raphaëlle, des phrases très écrites, travaillées, étranges, que personne ne prononcerait dans la vie — mais on est au cinéma et dans un film expérimental, aussi tout devient possible.

Elle a notamment une longue tirade de plusieurs minutes, où elle est filmée de face, de la tête aux jambes, en robe noire et sur une scène de spectacle, qui lui permet de mettre en valeur son jeu d’actrice débutante.

Les lumières se rallument et Marie France présente le long métrage “Les intrigues de Sylvia Couski” (85 minutes, 1973) d’Alfino Arrieta : « C’est surtout le film d’une bande de copains dont bon nombre ne sont plus là aujourd’hui. Pendant le tournage, beaucoup d’entre eux faisaient exprès de mettre des cachets dans mon verre.

Aussi, lors de la première projection de ce film lors de sa sortie, quand je me suis vue titubant sur l’écran, ça a eu un effet thérapeuthique sur moi et ai décidé d’arrêter les excès. Le tournage s’est étalé sur deux années. Ce qui explique le fait qu’on me voit brune puis blonde aux cheveux courts, etc. Ca énervait d’ailleurs Alfino Arrietta qui me disait : “Marrrrie Frrrance, tou né pas rrracccord !” »

— Je vois qu’il y a accroché au revers de ta veste un petit insigne. Qu’est-ce que c’est ?, poursuit Pascale sur un ton complice.

« Oh, ce n’est qu’une petite médaille, c’est discret. J’ai eu la grande surprise et l’honneur d’être nommée cet été chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres par Frédéric Mitterrand. Sûrement à cause de ces films ! (rires dans la salle) 

Et juste avant ce film, il y a une petite surprise : c’est un moment familial de quelques minutes, filmé par Isobel Mendelson, avec ma mère et mon frère, dans la cuisine de mi madre. »

Dans cette séquence inédite et intime de cinq ou six minutes, Marie France, heureuse, tient sa chihuahuatte Lili dans ses bras, cheveux longs blonds (donc filmée
en 2009 ou 2010, au moment de la période “… Visite Bardot”/“Mon BB”). Elle est assise devant la table de la cuisine familiale, sa maman à sa droite.

Cette dernière, l’esprit vif, alerte et pétillant, parle à la demande de sa fille de façon très émouvante et avec un amour toujours ardent, de « l’homme de (sa) vie » (le papa de notre Blonde lumineuse).

Elle dit qu’il était un peu jaloux de Tino Rossi lorsqu’elle tendait l’oreille vers le transistor pour l’écouter chanter, alors qu’il n’y avait aucune raison qu’il le soit puisque « le bel homme, je l’avais en vrai, à la maison ». 

En contreplan, on voit Robert, le frère de Marie France, écouter avec tendresse celle-ci ainsi que leur maman. On voit aussi en plein écran une photo noir et blanc de celui-ci, tout comme il y aura peu après une photo n&b des parents de La Chanteuse parisienne originaire d’Oran.

Marie France rappelle que les gens comparaient souvent sa maman à Danielle Darrieux.

À  la fin, tous les trois featuring Lili sont pris en photos par Isobel. Marie France se tient au milieu, cajolant Lili, entourée de son frère et de sa maman. On les sent très soudés, réunis par un lien indéfectible.

Puis est projeté le film “Les intrigues de Sylvia Couski”.
Il y a très peu de dialogues, pas vraiment de scénario.
Il faut en fait voir ce long métrage comme une succession de séquences un peu impressionnistes, comme un témoignage d’une époque insouciante et libérée.

On voit ainsi Hélène Hazéra, Gaëtane Gaël, Michel Cressolle et bien sûr de nombreuses fois Marie France.
Ici, elle déambule dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés et de l’Odéon (rue de Buci, etc.). Là, elle est dans un café entourée de sa bande.

Censée incarner une sculpture vivante, elle est, lors d’une expo, le centre d’attaction au milieu de la pièce vers qui tous les regards se tournent.

On la retrouve dansant au milieu d’une fête improvisée dans un appartement, où sont joyeusement entassés des jeunes garçons et filles, assis sur des escaliers, rigolant, parlant ou bien dansant. On la voit s’observer dans un grand miroir dans une chambre-studette.

Pendant l’heure et demi que dure ce long métrage, il y a de très nombreuses séquences où elle est mise en avant par Arrieta. Le film se clôture par un moment amusant où l’on voit Hélène Hazéra, droite comme un i, faire les cent pas, de profil, de droite à gauche puis de gauche à droite, sur le Pont-Neuf.

“Les intrigues…” sont comme un complément visuel au livre “Elle était une fois…” (2003, Denoël Editions) de Marie France. Ce film permet de plonger dans cette ambiance de bohême parisienne qu’elle a vécu en direct live, à fond, et qu’elle décrit justement dans cette biographie.

François Guibert
(22 octobre 2011)

(1) : dont Vincent Gaillard/Vincent 2G (compositeur du musical “Querelle de Brest”, projet auquel participe Marie France) et Hélène Hazéra.



 

 

« Le film “Les noms du père”
ou la pièce “La barre”
de Geneviève Hervé.
Mise en scène de Marc' O.
Au Théâtre Le Nashville
(ex-Rose Bonbon, ex-Boy). »

© MARIE FRANCE
(12 janvier 2012)

Ci-dessus :
le ticket d'entrée
pour la séance
spéciale Marie France 
le samedi 8 octobre 2011.

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Ci-dessus :
le panneau indiquant
la salle pour la soirée de clôture
le 16 octobre.



Photos souvenirs
prises par © Kael Block
le dimanche 16 octobre :
la présidente du festival
et le jury “longs métrages”.

De gauche à droite, debout :
Pascale Ourbih (présidente),
Xavier Leherpeur,
Pascal Cervo,
Ursula del Aguila.
Assises : Marie France
et Blanca Li.

2°)  Soirée de clôture
du festival “CHÉRIES CHÉRIS”
+ cérémonie de remise des prix,
avec MARIE FRANCE dans le jury
catégorie “long métrages”

Dimanche 16 octobre 2011
au Forum des Images (Paris) :

Environ quatre cents personnes (dans une salle pouvant en accueillir cinq cents) présents pour cette soirée de clôture : en ce dimanche, la salle est bien remplie. La cérémonie de remise de prix dure environ vingt-cinq minutes.

Les membres du jury sont installés au premier rang : Marie France, Blanca Li, Ursula del Aguila, Pascal Cervo, Xavier Leherpeur (catégorie “longs métrages”) ;  Catherine Corringer, Yann Gonzalez, Aurélien Douillard (“courts métrages”) ; Alessandro Avellis et Nicolas Maille (“documentaires”). Lorsque la soirée démarre pour de bon, ils viennent s’asseoir face au public à droite de l’écran géant où sera diffusé ensuite l’hilarant et excellent film (hors compétition) “Let My People Go!”.

Pascale Ourbih, la présidente du festival, fait un bilan
de cette 17e édition dans une ambiance sereine, attentive
et positive. Puis elle laisse la parole aux trois jurys. Concernant les longs métrages, Blanca Li décerne le prix d’interprétation à Nikolh Boosheri et Sarah Kazemy
pour “En secret” (réalisé par Maryam Keshavarz).

Puis Marie France vient décerner le Prix Spécial du jury : « J’étais très heureuse de faire partie de ce jury, explique-
t-elle.  Nous avons vu de nombreux films et eu assez de mal finalement à prendre des décisions.

En ce qui concerne le Prix Spécial du jury, nous avons décidé de le remettre à des jeunes, qui ont du talent en plus, donc qui le méritent bien, pour un film très intéressant, qui est un vrai exercice de style, plein de promesses et de romantisme.

Donc je suis heureuse d’annoncer ce soir que le Prix Spécial du jury revient à Michaël Dacheux pour son film “Sur le départ”. » 

Michaël Dacheux (photo ci-dessous) descend alors les marches et l’embrasse (« Elle a de la chance, Marie France », dit Blanca Li). « Merci », dit le réalisateur.

« C’était sincère », lui répond Marie France. « Je ne vais pas remercier tous les gens qui m’ont accompagné pour faire ce film, poursuit Michaël Dacheux, car, de toute façon, ils ne sont pas dans la salle (rires). Juste dire que quand j’ai démarré ce film, j’y ai mis toute ma croyance.

Au bout d’un moment, on ne peut plus se demander comment le film va être reçu, on essaie d’être le plus exigeant possible en espérant que ce film pourra rencontrer des amis qu’il ne connaît pas encore. Et en tentant d’oublier comment les films doivent se faire. En essayant d’inventer une façon de faire son propre film, ce que j’ai tenté de faire avec “Sur le départ”. Je vous remercie beaucoup d’avoir voulu y voir quelque chose qui était proposé. »



Facétieuse, Marie France secoue le Prix (un cube transparent avec à l’intérieur un coeur aux traits fins et blancs) comme si c’était une boule de neige. « Non, dit Pascale Ourbih, amusée, il n’y a pas de neige à l’intérieur » (rires plein pot du public).

Enfin, Ursula del Aguila attribue le Grand Prix
à “Romeos” de Sabine Bernardi.

Puis l’équipe, jeune et prometteuse, de “Let My People Go!” vient présenter devant l’écran géant ce film enthousiasmant, très drôle : le réalisateur Mikael Buch (au centre sur la photo ci-dessus) et ses comédiens principaux, Amira Casar et Nicolas Maury (photo ci-dessous). Ce dernier dit : « J’ai l’impression de présenter 
du miel dans une salle où il n’y aurait que des apiculteurs 
(rires du public). Mais ce film ne s’adresse pas qu’aux apiculteurs : il est aussi pour les amoureux, pour ceux 
qui n’aiment plus, ceux qui ont aimé, etc. »

Amira Casar, quant à elle, soutient haut et fort “Chéries chéris” en déclarant : « Je suis contente d’être ici ce soir et que ce festival existe car je trouve que Paris est un peu mort actuellement. »



Pendant les 90 minutes que dure ce film français (qui sortira en salles le 28 décembre 2011), la salle entière s'esclaffe spontanément vingt à trente fois face aux situations cocasses et originales, aux dialogues très amusants. A la sortie (enfin, plutôt à l’entrée, en fait) du Forum des Images, après le film, vers 22h45, on peut voir Amira Casar, présente jusqu’au bout de la projection, discuter avec des spectateurs ou des amis à elle.

François Guibert
(22 octobre 2011)

• Bande annonce officielle
(réalisée par ANTHONY HICKLING)
du festival “CHÉRIES CHÉRIS”
avec MARIE FRANCE
et CHRISTINE MINGO STEINITZ
en ligne sur ce lien :
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Ci-dessus :
le ticket d'entrée 
pour la soirée de clôture
le dimanche 16 octobre 2011.