• Page spéciale
(avec compte rendu détaillé)
« MARIE FRANCE
& LES FANTÔMES
jouent l'album “39° DE FIÈVRE”
le 18 mai 2013 
au RÉSERVOIR (Paris) »
sur ce lien :
CLIQUEZ ICI

• Extrait du livre
“ROCK FRANCAIS —
De JOHNNY à BB BRUNES,
123 albums essentiels”

coordonné par
PHILIPPE MANOEUVRE

paru le 14 octobre 2010

aux éditions Hoëbeke

(255 pages,
29,50 euros,
format : 25 cm x 25 cm)

Le texte et le visuel ci-dessus
figurent sur une double page 
(25 cm x 25 cm par page)
dans ce livre :

MARIE FRANCE

“39 de fièvre”
(1981) :

Titi parisienne originaire d’Oran, Marie France,
sans trait d’union, merci, incarne l’éternel féminin, 
tout en grâce et innocence perverse.

D’une beauté sensuelle et insolente, elle inspire 
les créateurs les plus divers : Jean-Marie Rivière 
(elle illumine son Alcazar) ; Marc’O ; Marguerite Duras 
(pour la pièce “Navire Night”) ; André Téchiné (formidable apparition dans le film “Barocco” dont elle interprète le thème principal, “On se voit se voir”)…

Coqueluche du Tout-Paris qui voit s’ouvrir toutes les portes devant elle, des clubs huppés au local de bikers tatoués… Bohème, libertaire, raffinée, instinctive, insolente, gonflée… Elle a tout pour séduire le monde du rock. Et en effet, en 1977, Bijou lui rend un hommage appuyé. “Marie France”, la chanson, figure sur le premier album du groupe, “Danse avec moi”. Une déclaration d’amour qui crée des liens : la récipiendaire de l’ode rencontre ceux qui l’ont écrite et une nouvelle histoire se met en branle…

Marie France confie à Bijou son envie de chanter du rock’n’roll. Vincent Palmer (guitare) et Dynamite Yan (batterie) saisissent l’opportunité : mettre son savoir-faire au service d’une jolie fille, c’est le rêve de tout rocker qui se respecte ! Parce que Marie travaille déjà avec un bassiste, Philippe Guyot, celui de Bijou profite de l’occasion pour se consacrer à un projet parallèle. 

Marie est désireuse d’interpréter quelques morceaux des années 1950-1960. Le répertoire est élaboré par tous les participants avec intransigeance car le choix est trop vaste. Il y a tant de perles qui ne demandent qu’à se voir accorder une seconde vie. 

Tirer son chapeau aux géants s’impose. Hommage est donc rendu
à Elvis Presley (“Fever”), Jerry Lee Lewis (“It’ll Be Me”), Little Richard via les Everly Brothers (“Lucille”), Cliff Richard & The Shadows (“Move It”, “We Say Yeah”, “Dynamite”), Johnny Kidd (“Shakin’ All Over”)… En ce qui concerne la langue, aucun participant n’envisage de se ridiculiser en ne chantant pas en français : on est tellement plus juste à l’ombre de son arbre généalogique.

Plusieurs concerts, au Bataclan, au Palace, etc., démontrent
le bien-fondé de la démarche. Le public est extatique. Un contrat discographique est négocié dans la foulée. Et au Studio ferber, près de la Porte de Bagnolet, dans le vingtième arrondissement de Paris, Marie, Palmer et Dynamite enregistrent un album avec Paul Scemama, preneur de son attitré de Bijou. 

Quatre chansons originales ont été travaillées pour garantir contemporanéité au projet, “Chez moi à Paris”, qui s’inscrit dans la tradition des hommages à la capitale ; “(La vie me chante) Ouh la la la”, au parfum coquin ; “Comme les autres”, qui déborde d’une ingénuité délicieusement truquée ; et “Trop tard”, death song destinée aux fans des Shangri-Las. Car Bijou est un groupe référentiel dont les entrelacs de citations, souvenirs, tributs
et clins d’œil sous-tendent une architecture musicale personnelle.

Avec Marie, le combo de Juvisy s’en donne à cœur joie. 
Et l’auditeur averti reconnaîtra, entre autres, au fil du disque, des guitares sèches à la Eddie Cochran ; des ponctuations électriques et nerveuses dignes de Chris Spedding ; un roulement sur les toms chipé aux Four Tops ; de nombreuses allusions à Dave Edmunds ou 
aux Flamin’ Groovies ; le final chanté de “Trop tard” démarqué de celui de “Lonesome Town” par Ricky Nelson ; le solo de “You Can’t Do That” des Beatles recyclé dans “Youri” ; quelques notes d’orgue 
à la Max Cook, etc. 

L’histoire du rock local n’est pas oubliée, avec un titre
popularisé par Johnny Hallyday (“Pas cette chanson”), 
un autre par Sylvie Vartan (“Dansons”), une pépite due 
à la sublime Gillian Hills (“Avec toi”)… L’équipe met 
un point d’honneur à conserver les paroles qu’ont utilisé Richard Anthony (“Chanson magique”), Lucky Blondo (“Dis-moi oui”),
Les Fantômes (“Le diable en personne”), Les Pirates (“Chérie ce s’ra moi”), Les Champions (“Dynamite”). Le texte de “39 de fièvre”, irrésistible, est signé Boris Vian et donne son titre à l’album.
La photo de pochette est prise à Montmartre par Jean-Baptiste Mondino.

Cette accumulation de références serait vaine si elle n’était pas dépassée, magnifiée, sublimée grâce aux talents conjugués de Dynamite, batteur têtu et fougueux ; de Palmer, incroyable de précision, d’inventivité, sachant marier perfectionnisme et sentiment, classicisme et modernité ; de Marie France, enfin, dont la voix sexy est toujours au top, juste dans la note comme dans l’intention
(on sent la comédienne), énergique et rock sans forcer 
le trait, ce qui représente un exploit rare, voire un cas unique. 

Depuis sa publication en mai 1981, “39 de fièvre” 
n’a cessé de susciter de nouveaux adeptes qui lui vouent
un véritable culte. L’écouter, c’est prendre le risque
de rejoindre ce clan d’irréductibles.

© JEAN-WILLIAM THOURY 
(2010)

dans le livre “Rock français, 
de Johnny à BB Brunes — 123 albums essentiels”

(ouvrage collectif supervisé par Philippe Manœuvre, 
aux éditions Hoëbeke).

• Les chansons de l'album 
“39 DE FIÈVRE” de MARIE FRANCE 
sont en écoute sur la YouTube :

— “CHEZ MOI À PARIS” :  
CLIQUEZ ICI

— “CHANSON MAGIQUE” : 
CLIQUEZ ICI

— “AVEC TOI” :
CLIQUEZ ICI

— “(LA VIE ME CHANTE) 
OUH LA LA LA” :
CLIQUEZ ICI

— “DIS-MOI OUI” :
CLIQUEZ ICI

— “PAS CETTE CHANSON” 
CLIQUEZ ICI

— “LE DIABLE EN PERSONNE” :
CLIQUEZ ICI

— “COMME LES AUTRES” :
CLIQUEZ ICI

— “DANSONS” :
CLIQUEZ ICI

— “TROP TARD” :
CLIQUEZ ICI

— “CHÉRI CE S'RA MOI” :
CLIQUEZ ICI

— “YOURI” :
CLIQUEZ ICI

— “39 DE FIEVRE” :
CLIQUEZ ICI

— “DYNAMITE” :
CLIQUEZ ICI